54. Ainsi passe la splendeur du monde

Ray Banana tient ses promesses: la traduction promise dans le précédent épisode, vient en titre de celui-ci, si je dois mettre les points sur les i.

La chambre noire: théorie

- C'est quoi, enfin, cette histoire de "camera obscura", Ray ? Ça mérite quelques explications.

- Pas de panique. D'abord appelons ça plus simplement chambre noire, vous serez moins impressionné.

Voilà en quoi ça consiste: 

Vous construisez une boîte close de taille respectable, c'est-à-dire dans laquelle un artiste -peintre de préférence-  pourra aisément entrer avec son chevalet et tout son matériel. Dans une des parois vous perçez un petit trou. La boîte est convoyée jusqu'à l'emplacement souhaité, disons la place Saint Marc. L'artiste y pénètre et vous orientez la paroi percée vers le campanile, par exemple. Et là, devant ses yeux ébahis, une image de l'édifice, fidèle quoique inversée, se forme sur la paroi opposée. L'appareil photo est né, du moins son principe. Il ne lui reste plus qu'à interposer dans le faisceau lumineux une toile vierge qui fera office de surface sensible, et à empoigner son pinceau. Pensez ensuite à rendre le système plus performant par l'adjonction dans l'orifice d'une lentille, puis d'un miroir pour renvoyer l'image sur une surface horizontale, et voilà. Et peut-être surtout le miniaturiser, car il faut avouer que dans la configuration ici décrite il reste peu pratique.

Comme Tintin (Camera obscura,suite)

- Est-ce que la vie d'aventure que vous avez menée pendant toutes ces années à Metropolis vous manque, Ray, depuis que vous êtes retiré à Pitcairn ?

- A votre avis ?