Espagne, Grèce, Italie, Portugal (France bientôt?), on peut remarquer que les peuples d'Europe qui souffrent le plus de la crise sont les producteurs et buveurs de vin. A l'exception des Irlandais, les buveurs de bière, Anglais, Hollandais, Allemands (dont on peut considérer la production vinicole comme anecdotique) semblent encore relativement épargnés.
Pour marquer sa solidarité avec ces enfants de Bacchus, Ray suggère qu'une lecture, ou re-lecture, des
Raisins de la Colère, le brûlot de John Steinbeck, ne serait pas inutile.
Voire le visionnage du film qu'en a tiré John Ford, scénario de Nunnally Johnson, d'où est extrait le dialogue ci-dessous:
L’HOMME EN CRAVATE (agacé)
Ça je n’y peux rien. Tout ce que je sais c’est que j’ai reçu des ordres...
On m’a dit de vous dire que vous devez partir, et c’est ce que je vous dis.
Muley Graves retient sa colère (Muley, un voisin des Joad, la famille héroîne de l'histoire, est face à un col blanc de la ville qui est venu lui signifier son avis d'expulsion)
MULEY
Quitter ma propre terre, c'est ça?
L'HOMME
Ne me jetez pas la pierre. Ce n'est pas ma faute à moi.
LE FILS DE MULEY
La faute à qui alors?
L’HOMME
Vous savez bien à qui appartient la terre :
La Shawnee Land and Cattle Company.
MULEY
C’est qui, la Shawnee Land and Cattle Company?
L’HOMME
C’est personne. C’est une société.
LE FILS
Ils ont un président, pas vrai?
Ils ont quelqu’un qui sait à quoi ça sert, un fusil, pas vrai?
L’HOMME
Mais ce n’est pas de sa faute à lui.
C’est la banque qui lui dit ce qu’il faut faire.
LE FILS
Bon, elle est où la banque?
L’HOMME
À Tulsa. Mais ce n’est pas la peine de s’en prendre au banquier.
Il n’est rien qu’un directeur, et rendu à moitié dingue lui-même
à essayer de se conformer aux ordres qui viennent de là-bas dans l’Est.
MULEY
(complètement démonté)
Mais sur qui on tire, alors?